
On déserte quand
on a quelque chose à se reprocher, pour échapper à la justice ou pour ne pas se
battre, par lâcheté.
Mais je ne peux
pas me résigner à combattre dans une armée au service d’une doctrine coloniale,
qui réprime dans le sang la lutte d’un peuple pour son indépendance et sa liberté.
Non, je ne suis
pas un traître.
- Albert Clavier, p. 94, «Dans la nuit la liberté nous écoute»
Le dernier livre
que j'ai lu en français était en fait une bande dessinée qui s'appelle «Dans
la nuit la liberté nous écoute». Pour être plus précis, c'était un roman biographique
graphique d'Albert Clavier, un soldat français qui a combattu pendant la guerre
en Indochine pendant la colonisation française. Bien que ce BD ait été inclus parmi les lectures de mon autre cours (Espaces francophones, avec Tess) pour ce semestre, il était encore fascinant à bien des égards dans la façon dont il a ajouté un nouvel aspect des relations entre les Indochinois et les colons français. Il a complété beaucoup d'autres matériaux que nous avons étudiés en classe.
Dans l'armée (de n'importe quel pays), être un déserteur de votre pays et vos compatriotes est hautement considéré comme un acte très déshonorant et humiliant tant pour la personne impliquée que pour la famille. Dans le cas de Clavier, bien que, par définition, il ait été considéré comme l'un, il a été représenté, dans des détails très précis, les événements et les rencontres qu'il a traversé qui pourraient justifier ses actions et sa décision de se retourner contre son pays et de prendre le parti d'Hô Chi Minh et les Vietnamiens (ou les soldats déserteurs qui ont rallié la cause de "l'ennemi" ont été appelés, "les soldats blancs de l'Oncle Hô".)
Les horreurs et les atrocités que témoigne Clavier, joliment dessinées par le dessinateur parisien Maximilen Le Roy, l'ont profondément influencé et l'ont finalement mené à son tournant. À un moment donné, Clavier a comparé les tortures et les meurtres de soi-disant «terroristes Vietminh» (rien ne dit d'ailleurs que ce sont des combattants Vietminh) aux mains des colons français dans le même sens que les nazis d'Hitler et les douleurs et les souffrances indescriptibles qu'ils ont infligé aux autres. Une grande partie de leurs actes inhumains ont eu lieu sans aucune sanction.
Une vignette horrible en particulier a montré que les têtes coupées du «Vietminh» placé sur les pôles comme un avertissement pour les autres ont causé un grand geste de malaise sur le visage de Clavier et probablement sur celui du lecteur aussi. Après avoir vu cela (ainsi que les autres choses méprisables), il dit à un ami que «la presse française n'a jamais parlé de ça».
D'autres exemples ont montré que certains soldats français discutaient de façon décontractée et sans inhiber le viol d'une jeune Vietnamienne, tout en faisant souvent référence aux Indochinois en termes désobligeants, en utilisant des insultes raciales et des gros mots. Au contraire, le peuple vietnamien qui avait fait l'amitié avec Claiver était très accueillant, amical et sans préjugés.
Les Vietnamiens ont simplement cherché ce que les Français voulaient, la liberté et l'indépendance. Après avoir lu cette histoire fascinante, je me suis demandé, Clavier était-il vraiment un traître envers son pays ou ses actions étaient-elles justifiées? Il a reçu des lettres contenant des menaces de mort, tout en recevant des médailles d'honneur et une lettre de remerciements du président vietnamien Hô Chi Minh lui-même.
Pour plus d'informations sur son histoire, je vais chercher à lire le roman de Clavier «De l'Indochine coloniale au Vietnam libre: Je ne regrette rien».
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